« La paix en Europe ne sera garantie qu’après la “dépoutinisation” de la Russie »

Tribune publiée dans le journal Le Monde, co signée par Olga Prokopieva, porte-parole de Russie-Libertés, Lev Ponomarev, cofondateur de l’ONG russe Memorial, et Cécile Vaissié, professeure en études russes et soviétiques.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/15/la-paix-en-europe-ne-sera-garantie-qu-apres-la-depoutinisation-de-la-russie_6154505_3232.html

La guerre en Ukraine et les atroces crimes commis par l’armée russe contre les Ukrainiens ont imposé au monde entier le visage brutal du régime de Vladimir Poutine. Ce visage, que les militants et opposants russes connaissent et affrontent depuis plus de vingt ans, menace aujourd’hui toute l’Europe. Aujourd’hui, il est clair que les Ukrainiens et tous les Européens ne retrouveront la paix et la sécurité qu’après le retrait de l’armée russe et la libération de l’Ukraine, suivie d’une réflexion pour organiser l’après-guerre. Cette discussion ne se fera qu’avec un nouveau pouvoir, postpoutinien.

« La guerre est égale à Poutine et Poutine est égal à la guerre », disait la journaliste russe Anna Politkovskaia au sujet de la guerre en Tchétchénie, avant son assassinat le 7 octobre 2006 à Moscou. Ces mots sonnent encore plus tragiquement juste aujourd’hui, alors que chaque semaine nous découvrons les atrocités commises par l’armée russe en Ukraine, suite à la décision de Vladimir Poutine d’agresser une nouvelle fois, le 24 février, ce pays souverain et profondément européen. Des dizaines de milliers de victimes, des bombardements visant les civils ukrainiens et les infrastructures vitales, des témoignages de torture, de viols… le régime de Poutine montre en Ukraine son vrai visage, toute sa brutalité.

De nombreux journalistes, défenseurs des droits humains et opposants politiques russes avaient sonné l’alarme dès l’arrivée au pouvoir, en 1999, du chef du FSB, les services russes de sécurité, qui a rarement caché son peu de considération pour la vie humaine. L’opposant russe Boris Nemtsov disait alors que « Poutine mènera à la guerre et à la crise ». Celui qui était l’une des figures des grands mouvements de contestation contre les falsifications des élections russes en 2011 et 2012, rassemblant plusieurs centaines de milliers de personnes, et des larges manifestations antiguerres dès 2014, a été assassiné devant le Kremlin le 27 février 2015.

Mouvements de résistance

Aujourd’hui, des militants et opposants russes qui ont échappé à des assassinats, comme Alexeï Navalny et Vladimir Kara-Mourza, dénoncent la guerre depuis leurs cellules de prison. Tout comme Ilia Iachine, Lilia Tchanycheva, Alexeï Gorinov ou Alexandra Skotchilenko, qui continuent leur combat contre la guerre en étant enfermés par le régime.

Depuis février, près de 20 000 arrestations ont eu lieu lors de manifestations antiguerres en Russie, selon l’ONG russe OVD-Info. Ces arrestations sont souvent accompagnées de violences et de torture, suivies de procès arbitraires et du harcèlement des militants et de leurs familles.

La suite de l’article à lire ici:

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/15/la-paix-en-europe-ne-sera-garantie-qu-apres-la-depoutinisation-de-la-russie_6154505_3232.html

Chauffage pour l'Ukraine

Rendons le chauffage et la lumière à l’Ukraine!

L’UKRAINE EST AU BORD D’UNE CATASTROPHE HUMANITAIRE!

Poutine recourt à nouveau au chantage, détruit les infrastructures énergétiques civiles de l’Ukraine et condamne les gens à mourir de froid. Depuis plusieurs mois, son armée essaye de complètement détruire tout l’équipement vital et laisser les peuples sans l’électricité, l’eau et le chauffage.

RESULTATS DE VOTRE PARTICIPATION À NOTRE CAMPAGNE POUR FOURNIR AUX CITOYENS D’UKRAINE DES GROUPES ÉLECTROGÈNES!

Nous avons une excellente nouvelle à vous partager !

Grâce à vos contributions généreuses, nous avons pu collecter 8039.28 € pour notre projet humanitaire “Rendons le chauffage et la lumière à l’Ukraine!”. Nous avons utilisé cette somme pour acheter 23 groupes électrogènes de 5,2 kW de la marque KOWAL. Nous sommes fiers de vous annoncer que ces groupes électrogènes sont déjà arrivés en Ukraine, à Kiev ainsi qu’à la région de Kharkiv. Nos partenaires ukrainiens ont commencé à les distribuer, permettant ainsi d’apporter de l’aide concrète aux populations locales qui en ont grandement besoin.

Nous souhaitons remercier tous les gens, les bénévoles, les donateurs, nos partenaires qui ont participé à ce projet. Grâce à leur soutien indéfectible, nous avons pu contribuer à la survie des Ukrainiens qui font face à une situation extrêmement difficile en raison de la guerre menée par Poutine et de la catastrophe humanitaire qui en résulte. Sans vous, rien de tout cela n’aurait été possible. Nous tenons à souligner l’importance de votre soutien qui reste primordial pour les projets en cours et à venir. Nous espérons que vous continuerez à nous soutenir dans nos actions humanitaires.

Encore une fois, un grand merci à tous pour votre aide et votre solidarité!


COMMENT LE PROJET A COMMENCÉ:

Nous, Russie-Libertés, appelons à une aide financière à tous ceux qui se caractérisent par l’humanité et l’empathie pour les autres.
La campagne “Rendons le chauffage et la lumière à l’Ukraine !” est une action conjointe d’associations de russes et d’ukrainiens opposés à la guerre en Ukraine, de pays du monde entier. Les fonds collectés pour l’initiative “WARM FOR UKRAINE” permettent l’achat de groupes électrogènes et de poêles à bois. Ces équipements sont ensuite stockés et contrôlés par les initiateurs du projet en Pologne avant d’être transportés en Ukraine. L’association ukrainienne “ASSISTANCE TO CHILDREN OF WAR 2022”, ainsi que d’autres partenaires ukrainiens, sont chargés de la distribution et de l’installation du matériel reçu dans les zones qui en ont le plus besoin.

TOUTES CES AIDES SONT DESTINÉES AUX FAMILLES À FAIBLE REVENU, AUX RETRAITÉS, AUX FAMILLES NOMBREUSES ET AUX AUTRES CITOYENS QUI ONT UN BESOIN VITAL DE VOTRE SOUTIEN!


TOUT MONTANT DONNÉ EST UNE CONTRIBUTION POUR SAUVER DES VIES!
VOUS AIDEZ  À SAUVER LES GENS DU FROID !


VOUS AIDEZ À RÉSISTER AU RÉGIME INHUMAIN DE POUTINE !
MERCI INFINIMENT!

DES GENS COMME EUX ONT BESOIN DE VOTRE AIDE!

Madame M. Ludmila, née en 1944.
Monsieur M. Nikolay, né en 1941.
Ukraine, l’oblast d’Odessa.
Pas d’électricité dans tout le village !
Nikolay, 81 ans et Ludmila 78 ans, mariés déjà depuis 57 ans. Ils habitent dans la région d’Odessa, là où il n’y a pas d’abris de bombardement. Nikolay est né en mai 1941, juste avant la guerre. Son enfance est passée dans les abris souterrains, les catacombes d’Odessa, où sa mère était une aide-soignante chez les partisans. Ludmila est née en 1944 dans une grande famille des paysans. Son frère aîné, un pilote d’avion, vient de revenir après une blessure de guerre. Il était très étonné par la naissance de sa sœur. Les vrais “enfants de la guerre”. Ils ont vécu une vie heureuse en Ukraine, construit une maison, élevé leurs enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants. Et aujourd’hui Poutine les prive du chauffage et de la lumière.

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Affiche expo Dis la Guerre

Exposition d’artistes russes engagés contre la guerre en Ukraine « Dis la guerre »

Russie-Libertés, en partenariat avec l’Atelier des Artistes en Exil et Art for Human Rights, présente à travers le prisme des productions artistiques militantes, un autre visage de la Russie : celui d’une Russie Libre.

Une Russie contre la guerre en Ukraine.

La résistance artistique a commencé en Russie dès le début de la guerre. Depuis Moscou, l’Oural et la Sibérie, les artistes affirment leur opposition à la guerre en Ukraine. Pour faire entendre leur voix, ils revendiquent la pluralité ethnique de la Russie et emploient différentes stratégies pour diffuser leurs messages. Ils passent par la fabrication de costumes, le détournement de documents officiels, les piquets silencieux (manifestation à une personne).

Certains des artistes présentés ont pu émigrer, d’autres se trouvent actuellement en proie à la censure et en danger. Il s’agit de montrer par cette exposition notre soutien aux voix dissidentes des artistes qui se sont élevées dans toute la Russie ces derniers mois pour dénoncer la guerre.

Il s’agit d’une rare initiative pour présenter la résistance de ces artistes opposants et de faire entendre leur voix au public en France. Nous souhaitons également les soutenir en donnant des informations sur leur situation et le contexte extrêmement répressif de création en Russie.

L’exposition a lieu dans le cadre du Festival de la dramaturgie russophone Lubimovka.

Curatrice de l’exposition : Louise Morin (Atelier des Artistes en Exil)

LES ARTISTES


Daria Apakhonchich
Marina Antonova
Alexandra Dashevskaya
Ekaterina Demina
Oleg Kuvaev
Alisa Gorshenina
Vika Privalova

Collectif Feminist Anti-war Resistance
et d’autres

DATES : 26 et 27 novembre 2022

HORAIRES: 11h30 – 22h00

VERNISSAGE: 26 novembre à 20h30, en présence d’artistes

ADRESSE: Centre des Récollets, 150 rue du Faubourg Saint-Martin, Paris 10éme.

De nombreux de ces artistes ont dû quitter leur domicile et se retrouvent dans des situations de précarité. Vous pouvez les aider en contribuant via ce crowdfunding lancé par Russie-Libertés ou alors acheter certaines œuvres lors de l’exposition.

Tous les bénéfices collectés seront reversés aux artistes en besoin. 

Retrouvez les portraits de ces artistes sur notre page Facebook

2012-2022 : retour sur une décennie de luttes pour la liberté et de répressions en Russie

28.10.2022

Le 7 octobre 2022, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève, a créé, pour la première fois, un mandat de Rapporteur spécial chargé de surveiller la répression des opposants en Russie.

Cette décision est particulièrement importante pour ceux qui se battent encore, dans un contexte de guerre, pour les libertés en Russie aujourd’hui. Elle arrive à un moment marquant, quelques jours après l’attribution du “prix des droits de l’homme Vaclav Havel” à l’opposant politique russe Vladimir Kara-Murza, actuellement emprisonné, et du prix Nobel de la Paix à l’ONG russe Mémorial. 

En effet, malgré d’importants mouvements de lutte pour les libertés, les droits humains n’ont cessé de se dégrader en Russie, notamment depuis le début des années 2000 et l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine.

Entre une corruption institutionnalisée et une oppression de grande ampleur, la population russe subit, depuis plus de 20 ans, les effets d’un pouvoir autoritaire, toujours plus répressif et anti-démocratique. Les multiples fraudes électorales, l’étouffement du pluralisme politique et la répression systématique des opposants montrent que ce pouvoir n’est pas choisi par les citoyens russes. La Russie est progressivement devenue un pays où la contestation est devenue quasi impossible, et les attaques contre les droits et libertés se sont amplifiées après l’agression illégale du Kremlin contre l’Ukraine. 

Les restrictions arbitraires sont stimulées par une très forte propagande savamment orchestrée par le pouvoir russe. La diffusion de fausses informations, le culte de la personnalité autour de Vladimir Poutine ou, plus récemment, la manipulation des réseaux sociaux vise à éradiquer toute forme de libre-arbitre politique chez les citoyens russes. 

La plus importante des attaques vise la liberté d’expression, sans cesse bafouée par Vladimir Poutine, particulièrement après son retour au poste de président en 2012. Un retour qui a été précédé par des manifestations massives contre les fraudes électorales, rassemblant des centaines de milliers de personnes dans plusieurs villes russes, avec notamment de grands rassemblements sur l’avenue Sakharov et la place Bolotnaïa à Moscou. Une chaîne humaine de manifestants se tenant par la main avait même été organisée à Moscou avec pour slogan “Ne laissons pas Poutine entrer au Kremlin”. Ces premières manifestations massives ont marqué un tournant vers une accélération des répressions : violemment réprimées, elles ont donné lieu aux affaires pénales contre les manifestants pacifiques connues sous le nom de “l’affaire de Bolotnaïa”. Les condamnations arbitraires ont mis la lumière sur “un système judiciaire entièrement soumis aux ordres de ses maîtres politiques”.

Si la censure était déjà forte auparavant, l’année 2012 marque le début d’une nouvelle ère répressive suite à une loi créant le statut « d’agents étrangers ». Appliqué aujourd’hui à quasi l’ensemble des organisations et personnes considérées par le régime de Poutine comme étant des opposants ou des membres de la société civile indépendante, le statut d’« agents étrangers » oblige l’apposition d’une mention sur chaque publication de l’organisation concernée et la limitation de ses droits. 

La loi de 2012 et l’ensemble des répressions qui l’ont suivi ont fortement contribué à la disparition quasi complète de la liberté d’expression et d’opinion en Russie

La liberté de manifestation a également été rapidement étouffée dans la Russie actuelle. Les manifestations pacifiques de tout type, se soldent le plus souvent par des violences policières majeures et des arrestations massives. 

Avec la guerre en Ukraine, les arrestations arbitraires, la censure et la propagande ont atteint des niveaux critiques. Le Kremlin manipule la société russe par un discours haineux, par une distorsion de l’histoire et une instrumentalisation de la mémoire. Et, tous ceux qui s’opposent ouvertement à ce discours sont sans cesse traqués, pourchassés, emprisonnés, empoisonnés, tués ou poussés à l’exil. 

Bilan en chiffres de l’évolution des répressions contre les droits et libertés de citoyens russes sous le régime poutinien, depuis 2012 :

  • des dizaines de milliers d’arrestations suite à des manifestations pacifiques depuis fin 2011, dont près de 20 000 suite aux manifestations contre la guerre en Ukraine en 2022
  • pas moins de 16 assassinats ou tentatives d’assassinats politiques depuis l’arrivée au pouvoir de Poutine (A. Politkovskaya, N. Estemirova, B. Nemtsov, S. Markelov, A. Babourova, A. Litvinenko, S. Iouchenkov, B. Berezovski, B. Paterkatsishvili, S. Magnitski, P. Khlebnikov, Y. Shekotchikhyn, S. et Y. Skripal, A. Navalny, V. Kara-Murza).
  • plus de 2 000 personnes poursuivies pénalement pour leurs opinions dont 354 détenues dans les prisons russes aujourd’hui
  • tous les médias indépendants sont interdits, ou censurés, ou empêchés d’exister
  • 15 journalistes sont emprisonnés
  • 645 individus et organisations reconnus comme « agents étrangers » par le Ministère russe de la Justice, dont plus de 200 depuis le début de la guerre massive en Ukraine
  • Des centaines de lois répressives ont été prises depuis les années 2000

Pour conclure ce constat glaçant, rappelons que la Russie occupe la 1ère place en terme de nombre de plaintes déposées auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme et représente à elle seule plus d’un quart des requêtes enregistrées chaque année (selon le rapport annuel 2021 de la CEDH).

Malgré ce climat extrêmement répressif, de nombreuses voix s’élèvent contre l’arbitraire du pouvoir et contre la guerre en Ukraine.

Depuis le 24 février 2022, des initiatives sont nées ou se sont converties à la lutte contre la guerre en Ukraine. Les deux plus grands mouvements anti-guerre sont Fem Antiwar Resistance et Vesna. Citons également Mediapartisans, Février noir, Nitka, Teplitsa, Comité contre la guerre, et le FBK (Anti-Corruption Foundation) d’Alexeï Navalny qui continue à fonctionner malgré l’emprisonnement de son fondateur. 

Nous vous appelons à soutenir ces Femmes et Hommes russes courageux qui s’opposent chaque jour à la guerre en Ukraine.

Conclusions et replay du Forum exceptionnel sur les résistances à la guerre en Ukraine.

En ce 7 octobre 2022, jour hautement symbolique, l’association Russie-Libertés a organisé sous le patronage de Madame la Maire de Paris, le Forum des Résistances en Europe.

Ce jour marque le seizième anniversaire de l’assassinat en 2006 d’Anna Politkovskaïa par le régime du Kremlin et l’attribution du prix Nobel de la paix 2022 aux remarquables et courageux défenseurs des droits et critiques du régime de Vladimir Poutine, le biélorusse Ales Bialiatski, le Centre pour les libertés civiles ukrainien et l’ONG russe Mémorial. Se sont ainsi réunis autour de l’Ukraine tous ceux que se battent pour nos valeurs communes de liberté – des défenseurs des droits et opposants politiques, des diplomates et représentants du monde académique, des journalistes et militants ukrainiens, russes et bélarusses.

Nous avons entendu les voix de ces résistances – ukrainienne, russe, biélorusse, française et européenne – qui combattent avec les armes qui sont les leurs – la dénonciation ferme de l’agression menée par le Kremlin, la solidarité par toute forme d’aide nécessaire à l’Ukraine, et l’affirmation de nos principes européens d’humanité qui exigent de nous des actions concrètes.

“Nous avons une responsabilité pour que la guerre se termine au plus vite”, Lev Ponomarev

“Il faut continuer à soutenir l’Ukraine malgré les tentatives de Poutine de déstabilisation en Europe”, Zhanna Nemtsova

Soutenir l’Ukraine, qui se bat avec courage pour protéger l’Europe et pour que nous puissions tous vivre en paix. Les participants ont rappelé l’urgence et la nécessité de continuer le soutien à l’Ukraine malgré les efforts de Vladimir Poutine de nous déstabiliser par les tentatives de diffusion de propagande et la pression énergétique en Europe.

“Les sanctions sont efficaces mais il faut plus de sanctions personnelles et ciblées contre plus de responsables du régime de Poutine”, Lyubov Sobol

Persévérer avec les sanctions, dont l’efficacité est établie, afin de priver le Kremlin de toute ressource pour mener cette guerre.

Continuer de lutter contre la propagande du Kremlin en Russie ainsi qu’au-delà de ses frontières. La résistance est unie contre la propagande du Kremlin et pour le rétablissement de la liberté d’expression en Russie. 

“Aujourd’hui nous avons une chose de plus à faire, en complément du soutien à l’Ukraine – c’est de parler aux militants et opposants russes!”, Bernard Guetta

Continuer à soutenir les résistances contre la guerre et ouvrir les portes de l’Europe à tous ceux qui se battent contre le régime de Vladimir Poutine. La Russie sans Poutine existe – ce sont tous les résistants, y compris ceux présents au Forum, qui combattent son régime. Ce sont eux qui font la vraie Russie, celle qui fait siennes les valeurs démocratiques. Notre soutien et protection leur sont vitaux pour préserver la paix en Europe et construire la Russie de demain. 

“Ceux qui fuient la mobilisation sont dans l’opposition passive. C’est un potentiel énorme que nous devons transformer en opposition active à la guerre”, Ekaterina Goncharova

Victoire à l’Ukraine, Liberté à la Russie et Paix à l’Europe !

Nous remercions tout nos intervenants exceptionnels, le journaliste Thomas Snegaroff, la mairie de Paris, Amnesty International France pour leur soutien.


REPLAY

Ouverture par Anne Hidalgo, Maire de Paris et Introduction par Olga Prokopieva, porte-parole de Russie-Libertés et Jean-Pierre Pasternak, président de l’Union des Ukrainiens de France.
Открытие Форума Анн Идальго, мэр Парижа и встпуительное слово : Ольга Прокопьева, спикер Russie-Libertés и Жан-Пьер Пастернак, Президент Объединения украинцев Франции
[FR]        [RU]  


Table ronde 1 – La résistance ukrainienne face à la guerre : catalyseur de la défense des libertés pour toute l’Europe ? 
Круглый стол 1 – Украинское сопротивление войне Путина – катализатор борьбы за свободы во всей Европе? 
[FR]       [RU]  
Intervenants : – Nerijus Aleksiejunas, Monsieur l’Ambassadeur de Lituanie en France – Bernard Guetta, député européen – Tatsiana Khomich, conseil de coordination des prisonniers politiques du Bélarus – Valéria Faure-Muntian, groupe d’amitié France-Ukraine à l’Assemblée nationale – Denis Krivosheev, directeur régional adjoint Amnesty International Europe de l’Est – Modération: Thomas Snégaroff

Table-ronde 2 – Société civile russe : nouvelles initiatives et formes de résistance contre la guerre.  
Круглый стол 1 – Гражданское общество России: новые инициативы и виды сопротивления против войны. 
[FR]       [RU]

Intervenants : – Janna Nemtsova, co-fondatrice de Boris Nemtsov Foundation for Freedom – Daria Serenko, co-fondatrice du mouvement Fem anti-war résistance – Sergeï Guriev, économiste, directeur formation et recherche, Sciences Po – Ekaterina Goncharova, coordinatrice du mouvement anti-guerre VESNA – Lev Ponomarev, militant pour les droits humains en Russie – Lubov Sobol, avocate, militante anti-corruption russe, alliée d’Alexeï Navalny – Modération : Olga Prokopieva

Anne Hidalgo, maire de Paris
Jean-Pierre Pasternak, président de l’Union des Ukrainiens de France
Zhanna Nemtsova, confondatrice de Boris Nemtsov Foundation for Freedom
Valéria Faure-Muntian, groupe d’amitié France-Ukraine à l’Assemblée nationale et Thomas Snégaroff, journaliste
Nikolai Kobliakov, président de l’association “Russie-Libertés”
Nadezhda Kutepova, réfugiée politique russe et militante de Russie-Libertés
Serguei Guriev, économiste et provost à Sciences Po
Denis Krivosheev, directeur régional adjoint Amnesty International Europe de l’Est 
Bernard Guetta, eurodéputé
Nerijus Aleksiejunas, Monsieur l’Ambassadeur de Lituanie en France
Tatsiana Khomich, conseil de coordination des prisonniers politiques du Bélarus
Lyubov Sobol, avocate et alliée d’Alexei Navalny
Geneviève Garrigos, présidente de la commission des relations internationales de la ville de Paris
Daria Serenko, cofondatrice du mouvement Résistance Féministe contre la Guerre

Signez notre pétition: “L’Union Européenne doit protéger les Russes qui fuient les répressions et la mobilisation!”

Pour l’accueil des Russes qui disent “Non” à la guerre criminelle de Poutine!

(L’Union Européenne doit protéger les Russes qui fuient les répressions et la mobilisation criminelle de Poutine )

  • Josep Borrell Fontelles, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

L’annonce de la mobilisation partielle des réservistes faite par Vladimir Poutine est un signal clair adressé à la communauté internationale de sa volonté de poursuivre sa guerre sanguinaire et criminelle  qui a des conséquences tragiques pour l’Ukraine et de plus en plus négatives pour le monde entier.

En agressant l’Ukraine, un pays démocratique et indépendant, Poutine a agressé toute l’Europe et tous ceux qui défendent la démocratie.

Pourtant, beaucoup de Russes ne sont pas prêts à mourir pour une cause qu’ils n’ont jamais soutenue et pour une guerre qu’ils n’ont jamais voulue. Des Russes manifestent et bravent les répressions en Russie pour exprimer leur désaccord avec la guerre meurtrière de Poutine depuis le 24 février. Aujourd’hui, ils sont à nouveau nombreux dans les rues des villes russes pour dire NON à la guerre et NON à la mobilisation. Depuis le 24 février 2022, plus de 17000 arrestations de manifestants anti guerre ont eu lieu en Russie (source : OVD Info).

Nous soutenons ces mouvements  en Russie et les citoyens russes qui  manifestent en ce moment en Russie contre l’engrenage sanguinaire du Kremlin. Ces Russes n’ont plus que le choix entre être envoyés à la mort sous la menace ou la prison. En ce moment même, ils sont arrêtés suite à la participation à de nombreuses manifestations contre la guerre et la mobilisation et sont envoyés pour combattre contre l’Ukraine.

Une loi, prise à la hâte hier, menace les militaires de poursuites pénales allant jusqu’à 15 ans de prison pour toute tentative de désertion ou d’insoumission à des ordres. La reddition volontaire à l’armée ukrainienne sera passible de 10 ans de prison.  

La mobilisation dite « partielle » est un geste criminel et désespéré de Poutine ! 

Le refus de certains citoyens russes de combattre en Ukraine pourrait affaiblir le Kremlin et accélérer sa défaite en Ukraine et donc approcher la fin de la guerre.

Nous, l’association Russie-Libertés demandons, sur tout le territoire de l’Union Européenne de :  

  1. Permettre l’accueil des citoyens russes s’opposant à la guerre en Ukraine et ne voulant pas combattre contre les Ukrainiens
  2. Créer un statut juridique spécial de protection pour les citoyens russes fuyant le pays suite à leur opposition publique à la guerre menée par l’armée russe en Ukraine
  3. Mettre en place une aide, y compris financière et juridique, pour l’accueil de tels citoyens russes sur le territoire de l’Union européenne 

L’association “Russie-Libertés”, fondée à Paris en 2012, a pour principal objectif la défense des droits humains et le soutien au développement d’une démocratie en Russie. Nous sommes un groupe de citoyens engagés, indépendant de tout parti politique ou de toute autre influence partisane. En France, nous portons la voix et les revendications des représentants de la société civile russe, opprimés par le pouvoir du Kremlin. 

Russie-Libertés se bat fermement, aux côtés des organisations ukrainiennes en France, contre la guerre en Ukraine depuis son début en 2014. Nous participons régulièrement aux manifestations contre la guerre en Ukraine et nous faisons partie du mouvement international Russians Against War. Nous sommes membres du Comité Russie Europe, avec les Nouveaux Dissidents, Desk Russie, la Communauté des Bélarusses à Paris et l’Initiative des Citoyens pour l’Europe (ICE).

​​Non à la guerre criminelle de Poutine et non à la mobilisation criminelle !

Face à la guerre menée par le Kremlin : forum des résistances en Europe

7 octobre 2022 – 16h30 à 21h – sur inscription
Salons d’Honneur de l’Hôtel de ville de Paris

Le 24 février 2022, l’armée russe a attaqué l’Ukraine, commençant à bombarder le pays et envoyant les militaires à l’assaut de la capitale ukrainienne. Nouvelle étape de l’agression de l’Ukraine depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, cette invasion a mis en lumière la résistance de la population ukrainienne. En solidarité, mais aussi parce que le régime de Poutine s’attaque aux libertés fondamentales depuis de nombreuses années, des voix se sont élevées partout en Europe, Bélarus et Russie inclus, pour s’opposer à cette guerre.

Malgré la répression brutale des autorités, de nombreux citoyens et citoyennes russes et bélarusses trouvent les moyens de résister. Des universitaires, des artistes, des journalistes, des étudiants, des opposants politiques et des milliers de citoyens expriment ainsi leur opposition à la guerre. Certains se sont retrouvés emprisonnés, d’autres ont dû quitter le pays à la suite de menaces. En exil, ils continuent de protester, souvent en coordination avec des organisations ukrainiennes en Europe qui combattent également cette guerre.

Réunissant des personnes opposées à la guerre menée contre l’Ukraine, aux origines et parcours
variés, ce forum sera l’occasion d’échanger sur les formes de résistance qu’elles ont développées : manifestations, actions artistiques, conférences, éducation et formation, entraide et solidarité, etc.

Comment la résistance ukrainienne s’organise-t-elle en Europe ?
Quelles formes non-violentes de résistance sont encore possibles en Russie et au Bélarus ?
Comment les personnes qui se situent en dehors des pays concernés peuvent elles contribuer efficacement à cette résistance?

Cette rencontre, qui se tiendra à Paris, vise à construire une réflexion commune, ainsi qu’à sensibiliser l’opinion publique française et européenne sur l’urgente nécessité de renforcer et soutenir la résistance face au régime répressif du Kremlin et de ses alliés.

24 февраля 2022 г. Владимир Путин начал второй этап ужасающей войны в Украине. Вызывает бесспорное уважение героическое сопротивление украинцев перед лицом российской агрессии. В России и Беларуси люди также выступают против войны, из солидарности с украинским народом, а также против режима, который подавляет свободы. 

Несмотря на деспотический характер авторитарных режимов и планомерное подавление гражданского общества, многие россияне и беларусы выражают свой протест. Такое сопротивление принимает различные формы, как явные, так и скрытые. Важно, что не только политические активисты, но и ученые, художники, журналисты, студенты, рабочие и многие другие выступают против войны. Некоторые из них попадают в тюрьмы, другие вынуждены покинуть страну под страхом преследования. Тем не менее, даже вне своей страны они продолжают борьбу против войны и против путинского режима, бок о бок с украинскими организациями.

Собирая вместе людей из разных слоев общества, выступающих против войны в Украине, этот форум даст возможность обсудить предлагаемые ими формы сопротивления, такие как демонстрации, художественные акции, конференции, просветительские проекты и образование, взаимопомощь и солидарность и т.д.

Как организуется сопротивление украинцев в Европе ? Какие мирные формы сопротивления всё ещё возможны для тех, кто остается в России, и для тех, кто уехал ? Как будет развиваться пацифистское движение, если война примет затяжной характер? Как российские и зарубежные активисты могут эффективнее помогать друг другу во всеобщей борьбе за мир?

Эта дискуссия, которая пройдет в Париже, призвана выработать общее видение принципов сопротивления репрессивному режиму Кремля и его союзников, а также повысить осведомленность французского и европейского общества в отношении антивоенного движения и неотложной необходимости его поддержки.

PROGRAMME

Introduction
Olga Prokopieva, porte-parole de Russie-Libertés
Alice Syrakvash, co-présidente de l’association Communauté des Bélarusses de Paris
Jean-Pierre Pasternak, président de l’Union des Ukrainiens de France


1ère TABLE-RONDE – “La résistance ukrainienne face à la guerre : catalyseur de la défense des libertés pour toute l’Europe ?”
Modérateur : Thomas Snégaroff, journaliste (France TV, France Inter)

Participants
Nerijus Aleksiejunas, son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de Lituanie en France
Bernard Guetta, journaliste, député européen
Tatsiana Khomich, représentante du Conseil de coordination des prisonniers politiques du Bélarus et sœur de l’opposante bélarusse Maria Kalesnikava
Valéria Faure-Muntian, ancienne députée et présidente du groupe d’amitié France-Ukraine à l’Assemblée nationale
Denis Krivosheev, directeur régional adjoint du bureau Europe de l’Est et Asie centrale, Amnesty International

2ème TABLE-RONDE “Société civile russe : nouvelles initiatives et formes de résistance contre la guerre”
Modérateur : Denis Kataev, journaliste de la chaîne indépendante Dojd

Participants
Janna Nemtsova, Co-Fondatrice de Boris Nemtsov Foundation for Freedom
Daria Serenko, militante féministe, Fem anti-war résistance
Sergeï Guriev, économiste, Directeur de la Formation et de la Recherche (DFR) de Sciences Po
Ekaterina Goncharova, militante du mouvement anti-guerre VESNA
Lev Ponomarev, militant pour les droits humains en Russie, co-fondateur de l’ONG Mémorial
Lubov Sobol, avocate, militante anti-corruption russe (membre de la fondation FBK), alliée d’Alexeï Navalny

INFOS PRATIQUES et INSCRIPTION

Date : 7 octobre 2022
Lieu : Salon des Arcades de l’Hôtel de ville de Paris
Horaires : 16h30 – 21h
Forum organisé par Russie-Libertés, en partenariat avec la Mairie de Paris


ENTRÉE GRATUITE. INSCRIPTION OBLIGATOIRE ICI
Vous pouvez contribuer et nous aider à l’organisation du Forum ici

Contact : contact@russie-libertes.org – Russie-libertes.org

Pour un renforcement des sanctions contre les soutiens de la guerre menée par le régime russe en Ukraine et un statut spécial protégeant les opposants à cette guerre

Madame Catherine Colonna 

Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères

37 Quai d’Orsay, 75351 Paris Cedex 07

Objet : Pour un renforcement des sanctions contre les soutiens de la guerre menée par le régime russe en Ukraine et un statut spécial protégeant les opposants à cette guerre

Madame la Ministre,

L’association “Russie-Libertés”, fondée à Paris en 2012, a pour principal objectif la défense des droits humains et le soutien au développement d’une démocratie en Russie. Nous sommes un groupe de citoyens engagés, indépendant de tout parti politique ou de toute autre influence partisane. En France, nous portons la voix et les revendications des représentants de la société civile russe, opprimés par le pouvoir du Kremlin.  Russie-Libertés se bat fermement, aux côtés des organisations ukrainiennes en France, contre la guerre en Ukraine depuis son début en 2014. Nous soutenons les mouvements pacifistes en Russie et la nécessité de juger les responsables de crimes de cette guerre. Nous combattons aussi la propagande du Kremlin en apportant notre soutien aux journalistes et artistes russes indépendants. Nous participons régulièrement aux manifestations contre la guerre en Ukraine.  Enfin, nous sommes membres du Comité Russie Europe, avec les Nouveaux Dissidents, Desk Russie, la Communauté des Bélarusses à Paris et l’Initiative des Citoyens pour l’Europe (ICE).

Nous sommes solidaires avec les Ukrainiens qui subissent la guerre et leur apportons tout notre soutien pour la défense de leur pays et de nos valeurs communes de liberté. Nous appelons la France, l’Union Européenne et la communauté internationale à soutenir les Ukrainiens et à sanctionner le plus fortement possible le régime de Vladimir Poutine, instigateur de cette agression, ainsi que tous ses complices.

Par le présent courrier, nous souhaitons vous adresser une liste de propositions en amont de la nouvelle réunion des Etats membres de l’Union Européenne concernant le renforcement des sanctions contre le régime de Vladimir Poutine suite à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe.

Nous avons toujours défendu des sanctions efficaces, celles qui visent directement le régime de Vladimir Poutine et ses complices, en épargnant le plus possible le reste de la population russe. Aujourd’hui, la belligérance de Vladimir Poutine exige des sanctions plus fortes et plus courageuses de la part de l’UE et de la communauté internationale. Des sanctions qui auront des impacts importants, des impacts qu’il est nécessaire d’assumer pour mettre fin à cette guerre. 

Concernant les sanctions contre les individus, l’approche ciblée et personnelle paraît aujourd’hui être la plus efficace afin de sanctionner les responsables et leurs complices. Des telles sanctions personnalisées laissent ainsi la possibilité aux citoyens russes qui se sont publiquement exprimés contre cette guerre, ou qui œuvrent par différentes actions contre la guerre, d’être protégés par l’Union Européenne. 

Aujourd’hui, le visa dit “touristique” reste parfois le seul moyen pour les citoyens russes poursuivis par le régime de Vladimir Poutine pour leurs actions anti-guerre de quitter rapidement le pays et d’éviter ainsi la prison. Accueillis par l’Union européenne, ces militants russes seraient ainsi en mesure de poursuivre leur combat contre la guerre en dehors de la Russie. 

Par conséquent, nous réitérons et élargissons ci-après nos propositions de sanctions contre le régime de Vladimir Poutine et ses complices ayant déclenché et soutenant la guerre en Ukraine :

  1. Gel et confiscation des avoirs, saisie des biens immobiliers et mobiliers des «personnes de confiance» de Vladimir Poutine ayant soutenu sa campagne  en 2018 (liste disponible ici http://putin2018.ru/trusted/). Interdiction de leur entrée sur le territoire de l’UE et suspension de leurs titres de séjour et/ou visas. Arrêt des relations d’affaires avec les sociétés gérées ou détenues par ces personnes.
  2. Gel et confiscation des avoirs, saisie des biens immobiliers et mobiliers de toutes les personnes ayant soutenu financièrement, directement ou indirectement, le régime de Vladimir Poutine et sa guerre en Ukraine. Interdiction de leur entrée sur le territoire de l’UE et suspension de leurs titres de séjour et/ou visas. Arrêt des relations d’affaires avec les sociétés gérées ou possédées par ces personnes.
  3. Interdiction d’entrée sur le territoire français et dans l’ensemble de l’espace Schengen pour les citoyens russes, ou d’autres nationalités, ayant publiquement soutenu la guerre menée par la Fédération de Russie en Ukraine depuis le 24 février 2022, se référant notamment à la liste des soutiens bellicistes du régime établie ici : https://acf.international/list-of-war-enablers.
  4. Interdiction des slogans de soutien à la guerre menée par l’armée russe en Ukraine, et notamment du signe “Z”, sur tout le territoire de l’UE.
  5. Lutte contre la désinformation qui soutient la guerre : en complément des mesures annoncées à l’encontre de Russia Today (en France : RT France) et Sputnik dans tous les pays de l’UE, Retrait des cartes de presse de toutes les personnes rémunérées par Russia Today (RT) ou Sputnik, y compris de toutes celles qui l’ont été par le passé depuis 2014.
  6. Ouverture d’une enquête judiciaire sur les anciens ou actuels responsables politiques français et européens (élus, ministres, hauts fonctionnaires) qui ont exercé ou qui exercent actuellement des fonctions au sein des entreprises d’Etat russes, y compris sur les avantages perçus lors de ces mandats.
  7. Poursuite de l’enquête judiciaire internationale coordonnée sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par Vladimir Poutine et les responsables de son régime.
  8. Ouverture d’une enquête judiciaire sur les avantages perçus par les filiales des sociétés françaises et européennes en Russie pour avoir apporté leur soutien, directement ou indirectement, au régime de Vladimir Poutine. Les sociétés françaises étant astreintes au devoir de vigilance, elles sont soumises à l’obligation de prévention des atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales résultant de leurs activités ou celles de leurs partenaires commerciaux.
  9. Arrêt immédiat des importations de gaz, pétrole et charbon en provenance de Russie, dont l’exportation finance le budget de la Russie et donc le régime du Kremlin.

Au vu des éléments exprimés ci-dessus, nous proposons, sur tout le territoire de l’Union Européenne :  

– de créer un statut juridique spécial (visa humanitaire et/ou protection temporaire) pour les citoyens russes fuyant la Russie suite à leur opposition publique à la guerre menée par l’armée russe en Ukraine.

– de mettre en place une aide, y compris financière et juridique, pour l’accueil de tels citoyens russes sur le territoire de l’UE

Nous appelons la France à porter officiellement ces propositions lors de la prochaine réunion des Etats membres de l’Union Européenne.

En vous priant d’agréer, Madame la Ministre, nos salutations les plus respectueuses,

Nicolay Kobliakov,

Président de Russie-Libertés, 

Paris le 18/8/2022.

Ilya Yashin, prisonnier pour la vérité

“Mieux vaut passer 10 ans derrière les barreaux en restant un honnête homme que de brûler en silence dans la honte du sang que ce régime fait couler.” Ce sont les paroles de l’opposant russe Ilya Yashin depuis le Tribunal le jour de sa condamnation.

Ilya Yashin est l’un des hommes politiques d’opposition les plus en vue de Russie. Il a été membre du parti Iabloko, puis a cofondé le mouvement Solidarité avec Boris Nemtsov. Après le meurtre de Nemtsov, son collègue et ami, il a régulièrement critiqué Ramzan Kadyrov. En 2017, Ilya a été élu député du district municipal de Krasnoselsky à Moscou.

Le 12 juillet, une enquête pénale avait été ouverte à l’encontre d’Ilya Yashin pour diffusion de “fausses informations” sur l’armée russe motivée par la “haine politique” (en vertu de l’article 207.3(2) du code pénal russe). Les poursuites ont été engagées en raison de la diffusion par Yashin d’une vidéo sur YouTube dans laquelle il évoquait le massacre de civils par l’armée russe à Butcha.

Placé en détention provisoire depuis le 13 juillet par décision de justice pour désobéissance à des agents de police, l’homme politique a été condamné le 9 décembre 2022 à plus de 8 ans de prison pour son opposition à la guerre en Ukraine, pour avoir osé appeler la guerre une guerre et dire comment elle se déroule réellement. 

Il s’agit de la plus sévère condamnation à ce jour (des 122 affaires pénales en cours) pour motif de diffusion de « fausses informations sur l’armée russe ».

La loi sur les “fausses informations sur l’armée russe” est manifestement anticonstitutionnelle – elle bafoue la liberté d’expression, la liberté de pensée et la liberté de recherche d’informations garanties par la Constitution russe. En outre, elle remet en cause le droit et la mission du député à pouvoir s’exprimer sur les questions politiques. 

De toute évidence, l’affaire contre Yashin est politique. Les autorités ont lancé une répression massive contre quiconque ose critiquer leurs actions et surtout la guerre, afin d’intimider la société civile et de la réduire au silence. Il s’agit de briser toute forme de résistance. D’autres cas existent tels que celui d’Aleksei Gorinov, condamné à 7 ans de prison.

Nous demandons la libération d’Ilya et l’arrêt de toutes poursuites politiquement motivées contre lui. Nous demandons également la libération de tous les prisonniers politiques en Russie ! 

Soutenez Ilya Yashin, signez la pétition : http://chng.it/mD59vVt4Pz

Retourvez l’interview de Yashin après un mois d’emprisonnement dans Le Monde par Emmanuel Grynszpan publiée le 11/08/2022

Ilia Iachine, opposant russe emprisonné : « Les premiers signes du mécontentement de la population sont déjà visibles »

A 39 ans, ce compagnon de route d’Alexeï Navalny est l’un des rares leaders de l’opposition démocratique à n’avoir pas fui le pays. Il répond aux questions que « Le Monde » lui a transmises par l’intermédiaire de ses avocats.

Ilia Iachine lors d’une audience au tribunal municipal de Moscou, le 13 juillet 2022.
Ilia Iachine lors d’une audience au tribunal municipal de Moscou, le 13 juillet 2022. DMITRY SEREBRYAKOV / AP

Ilia Iachine, 39 ans, est l’un des rares leaders de l’opposition démocratique russe à n’avoir pas fui le pays. Il a été interpellé à Moscou, fin juin, sous des motifs fallacieux, après s’être engagé contre la guerre en Ukraine. Lundi 8 août, le tribunal municipal de Moscou a ordonné le maintien en maison d’arrêt, durant son procès, de ce compagnon de route d’Alexeï Navalny – déjà condamné et emprisonné – et de Boris Nemtsov, assassiné en 2015. Il risque désormais une peine allant jusqu’à quinze ans de prison. La procureure a exigé que l’audience se déroule à huis clos pour « ne pas permettre à Iachine de populariser ses opinions contre la guerre ». L’opposant, qui assistait à la séance de la prison par liaison vidéo, a exhibé une pancarte sur laquelle était inscrit le slogan « Non à la guerre » au moment où le tribunal a annoncé sa décision. Il répond aujourd’hui aux questions que Le Monde lui a transmises par l’intermédiaire de ses avocats.

Vous saviez que vous risquiez d’être emprisonné. Quelles mesures avez-vous prises pour votre sécurité personnelle, pour votre santé et pour vos proches ?

Je me suis préparé moralement. Il est très important de s’interroger honnêtement dans une telle situation : suis-je prêt à aller en prison pour mes convictions ? Il faut avoir une idée claire de ce qui vous attend, ne pas se faire d’illusions et ne pas être hanté par le doute. Le dissident soviétique Vladimir Boukovski, qui a connu les prisons et les camps, m’a expliqué un jour : « Si, avec de la volonté, tu parviens à supprimer cette peur, tu deviens pratiquement invulnérable pour le système. »

Retrouvez l’article dans son intégralité sur : https://www.lemonde.fr/international/article/2022/08/11/ilia-iachine-opposant-russe-emprisonne-les-premiers-signes-du-mecontentement-de-la-population-sont-deja-visibles_6137742_3210.html

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