Forum Russie-Libertés 2024

RESULTATS DU FORUM RUSSIE-LIBERTÉS 2024: LA RESISTANCE ANTI-GUERRE CONTINUE

Du 19 au 21 octobre s’est tenu le Forum Russie-Libertés, rendez-vous parisien annuel consacré à l’opposition et à la société civile russes, ainsi qu’à la résistance contre la guerre en Ukraine et les répressions en Russie.

Cet événement marquant a réuni 30 intervenants et 250 participants autour de 5 tables rondes. En parallèle des sessions publiques, des ateliers de travail ont été organisés pour des militants venus du monde entier. Du Canada à la Russie, ils étaient près de 40 représentants des mouvements anti-guerre et pro-démocratie russes de notre vaste coalition internationale. Les ateliers ont permis de construire un plan d’actions pour l’année à venir et d’échanger des pratiques.

Le Forum a été ouvert par Natalia Pouzyreff, députée de l’Assemblée nationale française et présidente du comité France-Russie.

“Nous voulons continuer à œuvrer pour les droits humains et pour les activistes en Russie. Nous gardons espoir qu’un jour la Russie soit libre, et je vous souhaite beaucoup de succès”, Natalia Pouzyreff.

La première table ronde a porté sur l’état de l’opposition et de la société civile russe après plus de deux ans et demi de guerre.

“L’opposition et la société civile sont interdites par la dictature fasciste en Russie. La priorité est d’organiser la résistance à Poutine. Cette résistance possède de bons leaders, mais il est crucial de renforcer l’aspect régional et d’adopter une approche systémique”, a déclaré Maxime Reznik, membre du Comité Anti-guerre.

Photos par Nikita Mouraviev

Tous les intervenants ont souligné l’ampleur des répressions en Russie, qui se sont intensifiées avant même la guerre d’invasion en Ukraine , et ont appelé la communauté internationale à agir pour libérer les prisonniers politique

Photos par Denis Galitsyn

Dimitri Nizovtsev a insisté sur l’importance des médias en exil, comme la chaîne YouTube Politique Populaire, qui continuent d’influencer l’opinion publique en Russie. 

Le sujet de la décolonisation a également été évoqué, mettant en avant la nécessité de démanteler les structures hiérarchiques, y compris culturelles, qui oppriment les peuples autochtones.

REPLAY DE LA TABLE RONDE 1 SUR L’OPPOSITION ET LA SOCIETE CIVILE RUSSES : RU / FR

Un moment fort de la première journée a été le discours d’Ilia Iachine, éminent opposant russe et ancien prisonnier politique, récemment libéré lors d’un échange entre la Russie et plusieurs pays occidentaux.

“La guerre en Ukraine a créé un trou dans nos cœurs, un choc. En premier lieu pour les Ukrainiens, mais aussi pour de nombreux Bélarusses, Russes et aussi Français. Cette guerre nous concerne tous et nous avons commencé à organiser la résistance dès 2014. Il faut soutenir la résistance en Russie et rendre le changement désirable pour les Russes, car le changement viendra de l’intérieur. Les répressions en Russie, ce n’est pas un signe de la force de Poutine, c’est au contraire un signe de sa faiblesse. Poutine est un lâche, car un leader fort va aux élections justes et les gagne, un leader fort ne tue pas et n’empoisonne pas ses opposants. Pour la victoire, nous devons comprendre notre propre force et nous consolider”, a exhorté Ilia Iachine.

REPLAY DISCOURS ILIA IACHINE : RU / FR

La première journée a aussi comporté deux discussions sur les conséquences du poutinisme sur les enfants et les personnes LGBTQ+. 

Le témoignage des intervenants a mis en lumière la volonté du régime de Poutine de s’approprier et d’endoctriner les enfants ukrainiens, dans le cadre d’une politique délibérée de déportation et de “russification”. Cette pratique constitue un crime grave à potentialité génocidaire au regard du droit international. Russie-Libertés ensemble avec l’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! a mené une enquête sur les coupables de ce réseau de déportation. Gabriel Sebbah, avocat au cabinet Vigo, a présenté une communication à ce sujet, remise à la Cour Pénale Internationale.

Photos par Denis Galitsyn

L’anthropologue Alexandra Arkhipova a alerté sur la militarisation des enfants en Russie, visant à créer une jeunesse loyale envers l’État et son idéologie :

“Le régime de Poutine essaie de créer un futur idéal qui ressemble au passé soviétique, en effaçant toute forme d’opposition et de pensée critique chez les enfants”, Aleksandra Arkhipova.

Elle a souligné les effets pervers de cette entreprise de contrôle et d’endoctrinement des jeunes générations, qui fragilise les liens de confiance au sein de la société russe.

REPLAY DE LA DISCUSSION SAVE CHILDREN FROM PUTINISM : RU / FR

Jean-Marc Berthon, Ambassadeur pour les Droits des personnes LGBTQ+ au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, a souligné les efforts diplomatiques pour accueillir les exilés LGBTQ+ russes en France. Il a signalé que la question des LGBTQ+ est devenue un outil de propagande du Kremlin, entraînant un retour à la pénalisation et à la discrimination d’État. Yan Dvorkin, directeur du centre T et Evi Chaika d’Equal PostOst, ont noté que la situation est particulièrement préoccupante pour les personnes transgenres, qui n’ont plus accès à des soins médicaux et subissent des discriminations systémiques dans l’éducation et l’emploi. L’accent était mis sur l’importance de l’union entre les associations LGBTQ+ et les ONG des droits humains pour promouvoir un véritable État de droit en Russie. Enfin, les participants ont remercié la France pour son soutien dans l’obtention de visas humanitaires pour les personnes LGBTQ+ persécutées.

REPLAY DISCUSSION LES PERSONNES LGBTQ+ VICTIMES DU REGIME RUSSE : RU / FR

Le deuxième jour du forum a été consacré à l’influence du régime russe en France et en Europe, ainsi qu’à la convergence des luttes internationales.

Constance Le Grip, députée et rapporteure de la commission d’enquête sur les ingérences russes, a présenté les conclusions de l’enquête. Selon celle-ci, la France est particulièrement vulnérable face à ces ingérences, en partie à cause du recrutement d’élites, notamment au sein du Rassemblement National, qui entretient des liens avec la Russie. La commission a également identifié une “guerre informationnelle” sur les plateformes numériques, renforcée par des cyberattaques et du recrutement.

“Le régime russe est la principale menace pour les démocraties occidentales.” Constance Le Grip

Les intervenants ont alerté sur les méthodes criminelles employées par le Kremlin dans le domaine informationnel. David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS, a noté que “les réseaux sociaux par leur construction sont défaillants, ils génèrent plus d’hostilité et favorisent la polarisation des opinions.” Il a rappelé que pendant les élections européennes et législatives françaises, des milliers de publicités russes ont touché des millions d’Européens, visant à dénigrer les gouvernements en place et à favoriser des partis comme le Rassemblement National. De plus, les plateformes déploient de faux comptes et de l’intelligence artificielle pour donner l’illusion d’un soutien populaire à certaines causes, influençant ainsi les scrutins.

“Les plateformes se rendent complices des méthodes criminelles utilisées par le Kremlin,” a déclaré Antoine Bernard, directeur de plaidoyer de Reporters Sans Frontières.

Photos par Nikita Mouraviev

“Ce qui manque aujourd’hui, c’est une détermination, une volonté politique, pour enfin tordre le poignet de ces plateformes qui sont en train de détruire notre démocratie”, a ajouté Rudy Reichstadt, politologue.

REPLAY TABLE-RONDE 2 SUR LES INGERENCES ET LA DESINFORMATION MENÉS PAR LE KREMLIN: RU / FR

La discussion sur la convergence des luttes a souligné l’importance d’unir les forces de la société civile à l’échelle mondiale. Des intervenants de différents pays ont envisagé la création d’espaces de dialogue et d’actions communes.

Photos par Denis Galitsyn

“Après cette discussion, nous pensons à créer un forum mondial pour une alliance entre nos luttes, pour parler d’une seule voix”, a proposé Chirinne Ardakani, avocate d’origine iranienne.

Sergey Lagodinsky, membre du Parlement Européen, a encouragé à voir les immigrés et réfugiés comme des acteurs du changement, à ne pas les considérer uniquement comme des victimes :

“Aider les immigrés et les réfugiés – n’est pas juste notre devoir éthique et moral. Il faut aussi investir politiquement sur ces gens-là.” Sergey Lagodinsky.

REPLAY TABLE-RONDE 3 SUR LA CONVERGENCE DES LUTTES : RU / FR

Enfin, le forum a proposé des projections de projets tels que « L’Adieu aux armes », créé par des déserteurs russes (lien), et “Save children from putinism” de Free Russians Global (lien). Margarita Rybina a présenté son projet documentaire féministe et anti-guerre, “Et Dieu… créa la Femme en résistance” (bientôt disponible sur notre page YouTube). La clôture a été marquée par la performance poignante de la comédienne ukrainienne Julia Loboda (lien).

Un immense merci à l’ensemble de nos intervenants et à nos partenaires : en particulier à la Mairie de Paris et à la Mairie Paris Centre, ainsi qu’à l’Institut Français, au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, à Amnesty International France, à Free Russia Foundation, et à notre Espace Libertés | Reforum Space Paris.

Nous adressons également nos remerciements à : Mémorial France, l’Institut Andreï Sakharov, Reporters Sans Frontières, la Plateforme des initiatives citoyennes et anti-guerre, Rusos Libres España, Voice of Free Russia et Free Russians Global. Votre engagement est essentiel pour la réussite de ce forum !

Julia Loboda
Photos par Nikita Mouraviev

Ilia Iachine s’est vu remettre la Citoyenneté d’Honneur de la Ville de Paris à l’occasion d’une cérémonie qui s’est tenue le lundi 21 octobre à l’Hôtel de Ville de Paris, présidée par Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la Maire de Paris, en charge des Droits Humains, de l’Intégration et de la Lutte Contre les Discriminations.

Photos par Denis Galitsyn

Nous remercions chaleureusement la Maire de Paris, Madame Anne Hidalgo, et Monsieur Jean-Luc Romero-Michel pour cette distinction qui honore toutes les personnes de Russie œuvrant pour les libertés fondamentales et qui constitue un soutien fort à l’ensemble des prisonniers politiques.

Photos par Denis Galitsyn

RETOUR EN IMAGES SUR LE FORUM RUSSIE-LIBERTES 2024

Conférence sur la déportation des enfants ukrainiens par le Kremlin : 35 mandats d’arrêt demandés à la CPI

Le 25 septembre, l’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre, l’association Russie-Libertés et les avocats ont présenté une enquête sur l’organisation de la déportation d’enfants ukrainiens par le Kremlin. L’enquête révèle l’implication de plusieurs cadres du parti « Russie Unie » qui a organisé, orchestré et préparé la déportation et la russification massive d’enfants ukrainiens.

« La déportation des enfants fait partie d’un schéma génocidaire global » a déploré Oleksandra Matviïtchouk, dirigeante de l’ONG Center for Civil Liberties. Selon Oleksandra, depuis 10 ans, les autorités russes poursuivent une politique systématique visant à détruire le patrimoine culturel de l’Ukraine et à éradiquer les Ukrainiens en tant que groupe national. Au cœur de cette stratégie génocidaire se trouvent les enfants, car, en les déportant, la Russie cherche à les rééduquer pour leur inculquer une identité russe, effaçant ainsi leurs racines ukrainiennes.

Le dossier présenté est sans équivoque « les preuves sont là et si l’on veut véritablement lutter contre l’impunité, il faut que celles et ceux qui sont chargés de cette politique et l’animent commencent à avoir peur » a affirmé Emmanuel Daoud, avocat en charge du dossier.

Selon les estimations, plusieurs centaines de milliers de mineurs ukrainiens auraient été déplacés vers la Russie. Bertrand Lambolez, coordinateur de l’association « Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! », et Vira Yastrebova, dirigeante de l’ONG ukrainienne Eastern Human Rights Group, ont présenté les conclusions de l’enquête qui démontre comment le parti « Russie Unie » orchestre minutieusement le transfert d’enfants depuis les territoires occupés. Le parti, directement subordonné à l’administration présidentielle, mobilise l’ensemble de ses ressources pour faciliter ces déportations. Cela inclut la planification et la coordination des opérations, ainsi que la création de mouvements de volontaires tels que « Molodaya Gavrdiya » (Jeune garde en russe), qui jouent un rôle essentiel dans ce processus.

L’enquête met également en lumière le rôle de 35 personnalités politiques russes, notamment Andreï Tourtchak, Andreï Vorobyov et Igor Kastyukevitch, tous membres du parti « Russie Unie », qui, sous couvert de missions « humanitaires », participent activement à la déportation d’enfants ukrainiens vers la Russie.

Ainsi, les enfants des territoires occupés sont envoyés sous divers prétextes vers des « camps de vacances », où ils subissent une « éducation » militaro-patriotique intensive, en vue de leur enrôlement futur dans l’armée russe et certains des enfants reçoivent des passeports russes.

Les plus jeunes d’entre eux et les bébés sont parfois adoptés ou non-rendus à leurs parents.

La Crimée sert de plaque tournante lors du transfert des enfants. Des rotations entre camps permettent de soustraire ces mineurs aux recherches menées par leurs parents ou par les ONG.

Le Bélarusse joue également un rôle dans ce processus de déportation, notamment avec le concours de la Croix Rouge bélarusse.

Une désinformation grotesque met en scène ces opérations de déportation. Comme celle de l’Église du Calvaire de Kherson, où se cachaient 58 enfants et que l’appareil de propagande russe a présenté comme une opération de sauvetage d’enfants d’un trafic d’organes qui aurait été organisé par « des compagnies paramilitaires britanniques payées par Coca-Cola ».

Ainsi, ensemble avec Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre, nous demandons à la Cour pénale internationale que des mandats d’arrêt soient émis contre l’ensemble des personnes identifiées par notre enquête, afin d’être poursuivies en justice pour l’organisation de la déportation et la russification d’enfants ukrainiens.

Nous insistons également sur la nécessité de requalifier ces actions de crimes de guerre en génocide, compte tenu de l’intention manifeste de détruire l’identité ukrainienne chez ces enfants.

Programme du Forum Russie-Libertés 2024 : La Résistance anti-guerre continue

Nous avons le plaisir de vous inviter au Forum annuel de Russie-Libertés, qui se tiendra les 19 et 20 octobre à Paris.

Le Forum de notre association vise à attirer l’attention du public français et européen sur la nécessité de prendre des mesures supplémentaires pour soutenir la société civile russe et lutter contre la guerre d’invasion menée par le Kremlin en Ukraine. Le programme du forum comprend des discussions sur la situation des droits humains en Russie, de la résistance anti-guerre et démocratique, ainsi que sur le danger du poutinisme pour le monde entier.

Les participants au forum pourront également assister à un programme culturel dédié à l’art et aux projets anti-guerre.

Le forum se tient avec le soutien de la Mairie de Paris, de l’Institut Français, d’Amnesty International France et de Free Russia Foundation, et en partenariat avec Mémorial France, l’Institut Sakharov, Reporters Sans Frontières, Espace Libertés / Reforum Space Paris, la Plateforme des initiatives citoyennes et anti-guerre, Rusos Libres Espana, Voice of Free Russia et Free Russians Global.

Lieu : Mairie de Paris Centre, 2 rue Eugène Spuller, 75003, Paris

Les conférences se tiendront en langues russe et française.

PROGRAMME

Jour 1 – 19/10/2023

13h-15h

COMPLET ! Table ronde 1 : La société civile et l’opposition russe – 2,5 ans depuis le début de la guerre

Mots d’ouverture :
Russie-Libertés et collectif international russe
Natalia Pouzyreff, députée à l’Assemblée Nationale

Discussion avec des représentants de la société civile et de l’opposition russe. Comment
continuent-ils leur travail, y compris en Russie, quels projets réalisent-ils et comment résistent-
ils au régime, à la propagande et travaillent avec la société. Comment voient-ils l’avenir de leurs
mouvements et les perspectives de démocratisation de la Russie.

Intervenants : Anastasia Bourakova, fondatrice de l’ONG Kovcheg, Maxime Reznik, ancien député de l’assemblée législative de Saint-Pétersbourg, membre du Comité anti-guerre de Russie, Lev Ponomarev, dissident et défenseur des droits humains, Lana Pylaeva, militante de la région de Komi, Dimitri Nizovtsev, journaliste à la chaîne Youtube Politique Populaire

Modération : Elena Volochine, reporter, réalisatrice et auteure de Propagande. L’arme de guerre de Vladimir Poutine

15h30-16h

COMPLET ! Discours

Ilia Iachine, opposant, ancien prisonnier politique et citoyen d’honneur de la ville de Paris

16h30-18h

Discussion : Save children from putinism

Les crimes du régime contre les enfants ukrainiens déportés et l’impact du poutinisme sur les
générations futures de la Russie. L’endoctrinement et la militarisation des enfants.

Intervenants : Oleg Kozlovski, spécialiste de la Russie à Amnesty International, Emmanuel Daoud, avocat pénaliste traitant le dossier des enfants ukrainiens déportés auprès de la CPI, Aleksandra Arkhipova, anthropologue sociale, Vera Yastrebova, militante ukrainienne pour les droits humains, avocate, conseillère auprès de la commission parlementaire de la Verkhovna Rada d’Ukraine

Modération : Zalina Steve, secrétaire générale de Russie-Libertés

18h-19h

Discussion : Les personnes LGBTQ+ victimes du régime russe

Comment la communauté LGBTQI+ est persécutée et comment la soutenir ?

Intervenants : Evi Chaïka, fondatrice d’EQUAL PostOst, Ian Dvorkine, fondateur de l’ONG Center T, Jean-Marc Berthon, ambassadeur pour les Droits des personnes LGBTQ+ auprès du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères

Modération : Sébastien Tüller, journaliste, Responsable LGBTI+ pour Amnesty International France

19h30-20h

Projection d’un projet documentaire

Présentation du projet audiovisuel féministe et anti-guerre Et Dieu… créa la Femme en résistance par Margarita Rybina

Jour 2 – 20/10/2023

12h00-18h00

Salle des mariages

Projection de plusieurs vidéos

Vidéos réalisées au sein du projet « L’Adieu aux armes » créé par des déserteurs russes et vidéo du projet “Save children from putinism” de Free Russians Global

13h30-15h


Table ronde 2 : L’ingérence du régime russe en Europe et la montée des forces d’extrême droite

Désinformation, ingérence politique de la Russie, son intérêt dans la montée des forces d’extrême droite en France et son soutien à certains partis français et européens.

Intervenants : Rudy Reichstadt, politologue, écrivain, fondateur et directeur du site
Conspiracy Watch, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès, Tristan Mendès France, essayiste,
chroniqueur, réalisateur français, observateur de l’extrême, Antoine Bernard, directeur de
plaidoyer de Reporters Sans Frontières, David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS et au Centre d’analyse
et de mathématique sociales de l’EHESS, Constance Le Grip, députée à l’Assemblée nationale, rapporteur de la commission d’enquête sur les interventions extérieures

Modération : Cécile Vaissié, professeure des universités en études russes et soviétiques

15h15-17h00


Table ronde 3 : Convergence des luttes contre les régimes violant les droits humains

La nécessité d’une coopération entre les sociétés civiles de différents pays face aux dictatures et aux régimes autoritaires. Diversité et convergence des formes de résistance des défenseurs des droits humains et militants en Russie, en Ukraine, en Iran, en Chine et en Bélarus. L’activisme féministe pour la paix et les droits humains. Les moyens de renforcer le soutien mutuel pour atteindre des objectifs communs.

Intervenants : Anastasiya Bulybenka, militante bélarusse et ancienne prisonnière politique, Dilnur Reyhan, militante Ouïghour, Chirinne Ardakani, avocate d’origine iranienne, Sergey Lagodinsky, député européen

Modération : Sasha Koulaeva, défenseure des droits humains et enseignante à Sciences Po

17h-17h45

Lecture théâtralisée

Lecture d’un extrait de « Russie, mon pays bien-aimé », d’Elena Kostioutchenko par Julia Loboda

17h45-18h00

Discours de clôture

Isabelle Rome, Ambassadrice pour les droits de l’Homme auprès du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères

Dans le cadre du Forum Russie-Libertés, nous lançons une collecte de dons Save children from putinism. Cette initiative vise à soutenir des projets pour protéger les enfants victimes du régime de Poutine.

Les bénéfices de la vente de nos T-shirts et sacs iront au profit de la collecte !

Официальное коммюнике по поводу обеспечения безопасности участников Форума / Communiqué officiel sur la sécurité des participants du forum

Организаторы форума “la Russie contre la guerre en Ukraine en 2024” обеспокоены возможными угрозами, включая отравление, участников мероприятия. Эта проблема стала актуальной после заявлений ряда активистов, подтвержденных независимыми журналистскими расследованиями за последние месяцы, о попытках их отправления, в том числе совершенных в ходе международных конференций, как наш форум.Les organisateurs du forum “la Russie contre la guerre en Ukraine en 2024” sont préoccupés par les possibles menaces, y compris l’empoisonnement, des participants à l’événement. Ce problème est devenu pertinent après les déclarations de certains activistes, confirmées par des enquêtes journalistiques indépendantes au cours des derniers mois, concernant leurs tentatives de départ, y compris lors de conférences internationales, comme notre forum.
Организаторы принимают все необходимые меры для обеспечения безопасности участников мероприятия. Мы призываем всех участников следовать правилам безопасности, которые будут представлены в документе “Памятка участникам и спикерам”, и сотрудничать с нами, чтобы сделать риск чрезвычайно малым.Les organisateurs prennent toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des participants à l’événement. Nous appelons tous les participants à suivre les règles de sécurité qui seront présentées dans le document “Mémo aux participants et aux intervenants”, et à collaborer avec nous pour minimiser les risques.

Rencontre officielle

Ce lundi 9 septembre, s’est tenue une rencontre avec le Président de la République autour de Vladimir Kara-Mourza, opposant russe récemment libéré des geôles de Poutine.

Nous étions honorés de prendre part à cette rencontre qui a pu avoir lieu à notre initiative et qui nous a permis d’échanger sur le soutien que la France pourrait apporter aux prisonniers politiques et à la société civile russe.

Nous remercions M. le Président Emmanuel Macron de cette confiance en la société civile russe. Ensemble, nous pourrons accélérer la résistance contre la guerre et mener à bien la transformation de la Russie en un pays pacifique et démocratique.

Vladimir Kara-Mourza à Paris

Ensemble avec Free Russia Foundation et l’Espace Libertés | Reforum Space Paris, nous avons eu l’honneur et le plaisir d’accueillir à Paris le grand opposant politique russe, journaliste et historien, Vladimir Kara-Mourza.

Il s’agissait de sa première rencontre avec le public parisien depuis sa récente libération des geôles de Poutine où, condamné à 25 ans pour « haute trahison », il craignait de mourir.

Une minute de silence en mémoire à Alexeï Navalny et à toutes les victimes ukrainiennes du régime poutinien a eu lieu dans la salle comble du théâtre Les Enfants du Paradis.

Lors de cet échange chaleureux et très émouvant, Vladimir Kara-Mourza a abordé des sujets importants sur la situation actuelle en Russie.

Voici quelques citations :

« Poutine est illégitime. Il est un assassin, un usurpateur, un dictateur et un criminel ».

« Le pire cauchemar pour un prisonnier politique est d’être oublié. Je vous prie de continuer à parler d’eux, à les soutenir, à attirer l’attention sur cette catastrophe avec les prisonniers politiques en Russie et en Bélarus. Il faut dire leurs noms, il faut montrer leurs visages, il faut raconter leurs histoires concrètes. Ce sont des vies humaines qui sont en train d’être détruites par ce régime d’assassins ».

« Si le mal n’est pas reconnu, ni puni, ni jugé, il revient. La purification morale de la société russe est indispensable. Il nous faut une justice de transition : des lustrations, des tribunaux, l’ouverture des archives. La société russe doit se rendre compte des crimes qui ont été commis en son nom ».

Nous remercions Vladimir Kara-Murza pour cette rencontre inoubliable à Paris et pour sa lutte inébranlable contre le régime criminel de Poutine.

Photos par Denis Galitsyn et Nikita Mouraviev

Arrêtez Poutine !

Le 3 septembre, Vladimir Poutine sera en visite officielle en Mongolie.

La Mongolie est un État partie au Statut de Rome et donc légalement tenue de coopérer avec la Cour pénale internationale, y compris pour l’arrestation et le transfert des personnes inculpées.

Le 24 février 2022, en violation du droit russe et international, Vladimir Poutine a lancé une guerre non provoquée et illégale contre l’Ukraine. Le conflit qui en a résulté a entraîné la mort d’environ 11 000 civils et plus de 21 000 blessés, selon la Mission d’observation des Nations unies en Ukraine.

En outre, les forces russes continuent de commettre des atrocités, notamment la détention illégale de plus de 4 000 civils ukrainiens et le déplacement forcé de milliers d’enfants ukrainiens vers le territoire russe, en violation de la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide.

Le 17 mars 2023, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour crime de guerre de déportation illégale d’enfants ukrainiens.

La Coalition anti-guerre pour les droits humains demande à la Mongolie de respecter ses obligations internationales et d’arrêter Poutine dès son arrivée, conformément au mandat d’arrêt délivré par la CPI le 17 mars 2023, pour des crimes relevant des articles 8(2)(a)(vii) et 8(2)(b)(viii) du Statut de Rome.

La pétition lancée ce week-end par la coalition a déjà recueilli 60 signatures d’organisations internationales et de personnalités publiques et politiques. Parmi eux, Vladimir Kara-Murza, opposant politique russe et ancien prisonnier politique, Natalia Pouzyreff, députée à l’Assemblée nationale française, Sylvie Rollet, présidente de l’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre, Mikhaïl Savva, président de l’organisation ukrainienne Expert Group SOVA, Natalia Arno, présidente et fondatrice de la Free Russia Foundation, Alexandra Garmazhapova, présidente et fondatrice de la Free Buryatia Foundation.

Vous pouvez aussi signer notre pétition en suivant ce lien : https://www.change.org/p/urging-mongolia-to-uphold-its-international-obligations-and-arrest-vladimir-putin

Poutine doit être arrêté demain !
Give peace a chance, Mongolia.

Sortie de notre livre

Russie-Libertés est heureuse de vous annoncer la sortie dans un mois de son livre « Ces Russes qui s’opposent à la guerre » !

Publié aux éditions Les Petits Matins, il sera vendu dès le 26 septembre en librairies partout en France. La version numérique sera également disponible.

Vous y découvrirez quinze portraits de militants russes et de leurs mouvements qui, chaque jour, agissent pour que cesse la guerre en Ukraine et que la Russie devienne un État démocratique et pacifique.

Leurs modes d’action sont variés : aide aux déserteurs, campagnes d’affichage clandestin, soutien aux réfugiés ukrainiens, création de médias pour contrer la propagande poutinienne.

Ce livre, qui met en lumière quinze personnalités remarquables, est un hommage à ces femmes et ces hommes engagés. Dirigé par la journaliste Anya Stroganova, ce travail collectif de cinq autrices et auteurs est illustré par des dessins spécialement réalisés par des artistes en exil.

Il est aussi un hommage posthume à Alexeï Navalny, dont le combat pour les droits et les libertés demeure une source d’inspiration pour tant de Russes qui nourrissent l’espoir de changements.

N’hésitez pas à le demander auprès de votre librairie préférée !

Koursk

914 jours de guerre d’invasion russe en Ukraine. Des milliers de morts, des millions de réfugiés ukrainiens déplacés et maintenant, des milliers de réfugiés russes également.

La guerre criminelle lancée par Vladimir Poutine s’étend sur le territoire russe et embrase de plus en plus de régions, ravage de plus en plus de familles et brise des millions de vies.

Certains russes, aveuglés par la propagande, réalisent pour la première fois que leur pays mène une guerre terrible. Les défaillances des autorités russes à évacuer les régions visées par l’avancée de l’armée ukrainienne leur fait aussi comprendre les mensonges et hypocrisies du Kremlin qui abandonne ses propres citoyens.

Nous déplorons les victimes civiles et exhortons le respect des conventions de Genève notamment celle relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre.

Toute la responsabilité de cette guerre atroce est sur Poutine. Son régime sanglant a un seul et unique but – garder le pouvoir en multipliant les morts et en sacrifiant des vies.

L’agresseur doit être arrêté, les troupes russes doivent quitter le territoire souverain d’Ukraine, les territoires occupés et annexés doivent être restitués à l’Ukraine, des réparations payées et tous les responsables de crimes de guerre jugés.

Poutine doit être arrêté maintenant !

Libération de prisonniers politiques russes

Nous exprimons toute notre joie et soulagement suite à la libération de plusieurs prisonniers politiques russes qui vient d’avoir lieu dans le cadre d’un grand échange de prisonniers.

Des activistes, artistes, opposants politiques et journalistes qui avaient été accusés à tort et injustement condamnés en Russie viennent de retrouver la liberté !

Il s’agit d’un moment historique et d’une grande victoire des défenseurs des droits humains et de la diplomatie.

Nous remercions tous ceux qui soutiennent notre association Russie-Libertés dans notre lutte pour la libération des prisonniers politiques.

Nous remercions l’ensemble de notre coalition internationale, les diplomates, ainsi que tous les députés français et européens qui nous ont aidés à faire entendre les voix de ces femmes et hommes courageux.

Nous remercions tout particulièrement la Mairie de Paris et Madame la Maire Anne Hidalgo pour l’attribution de la citoyenneté d’honneur de la ville de Paris à Ilia Iachine et Oleg Orlov, ce qui a, sans aucun doute, contribué au succès de cet échange.

Parmi les prisonniers politiques libérés :
Vladimir Kara-Murza, homme politique russe
Ilia Iachine, homme politique russe, citoyen d’honneur de la ville de Paris
Alexandra Skotchilenko, artiste russe
Oleg Orlov, défenseur des droits de l’homme, citoyen d’honneur de la ville de Paris
Lilia Tchanycheva, ancienne coordinatrice de l’équipe de Navalny à Oufa
Ksenia Fadeeva, femme politique, dirigeante du quartier général de Navalny à Tomsk
Vadim Ostanine, dirigeant du quartier général de campagne d’Alexeï Navalny à Barnaul
Alsou Kourmacheva, journaliste russo-américaine
Andreï Pivovarov, opposant russe
Kevin Lik, jeune russo-allemand de 19 ans

Malgré notre joie, nous n’oublions pas qu’il y a actuellement plus de 1000 prisonniers politiques détenus dans les prisons russes dans des conditions insoutenables. Nous craignons pour leur santé et pour leur vie.

Parmi les prisonniers les plus connus : Alexeï Gorinov, Igor Barychnikov, Maria Ponomarenko, Evguénia Berkovitch, Svetlana Petriïtchouk et tant d’autres moins célèbres mais tout aussi innocents et poursuivis pour leur position contre la guerre en Ukraine et contre la politique barbare de Poutine.

Russie-Libertés exige la libération de tous les prisonniers politiques de Russie !

« Je n’ai pas peur. Qu’ils aient peur ! »

Quand : du 2 au 30 juillet

Où : Espace Libertés | Reforum Space Paris, 16 rue Oberkampf Paris 11


Malanka – Média, le média indépendant bélarusse, le Centre pour les droits de l’homme Viasna, l’association Russie-Libertés, l’Espace Libertés | Reforum Space Paris avec le soutien de la Commission européenne organisent l’exposition sur la vie croisée de deux éminents défenseurs de droits humains, prisonniers d’opinion et lauréats du Prix Nobel de la Paix, Alès Bialiatski et Oleg Orlov

Alès Bialiatski est un militant de droits humains bélarusse, fondateur et dirigeant du Centre de défense de droits humains Viasna, condamné en 2023 à 10 ans de prison pour ses activités militantes. Il est l’un des plus importants défenseurs des droits humains au Bélarus. Son engagement vise à défendre les libertés civiles et à lutter pour la démocratie dans un pays confronté à une dictature depuis 1994. 

Ami de longue date d’Ales Bialiatski, Oleg Orlov est une figure tout aussi éminente des droits humains en Russie : il est l’un des fondateurs du Centre de défense des droits humains Mémorial et lauréat du prix Nobel de la Paix en 2022. Il a récemment été condamné à 2 ans et demi de prison pour ses déclarations contre la guerre en Ukraine.


Programme de l’exposition :

2 juillet à 19h00

Ouverture de l’exposition, lors de laquelle interviendront :

  • Geneviève Garrigos, conseillère de Paris, ancienne présidente d’Amnesty International France
  • Sacha Koulaeva, défenseuse des droits de l’homme, une collaboratrice de longue date d’Ales Bialiatski et d’Oleg Orlov
  • Alice Syrakvash, présidente de l’association “Communauté des Belarusses à Paris” et représentante de l’Ambassade du peuple bélarusse en France
  • Natalia Pinchuk, épouse du prisonnier politique, fondateur et président du Centre des droits de l’homme “Viasna” et lauréat du prix Nobel de la paix, Ales Bialiatski (enregistrement de l’intervention sous réserve)

Projection du film sur la vie d’Alès Bialiatski : « Règles de vie d’Alès Bialiatski ». Réalisé par Yuri Butko et Alexandrina Glagolieva. Lituanie, 2023 (29 minutes).

La soirée sera suivie d’un cocktail.

3 juillet à 19h00

Projection du film de Manon Loizeau « Biélorussie, une dictature ordinaire ». France, 2018.

Discussion avec l’auteure sur le travail du film au Bélarus et sur la vie dans ce pays, appelé « la dernière dictature d’Europe », qui, d’une part, se réfère à Moscou et, d’autre part, s’oppose depuis de nombreuses années au rouleau compresseur de l’État et rêve du Printemps bélarusse.

5 juillet à 19h00

Projection du film d’Olga Kravets « Il commence à faire nuit ». Russie-France, 2016 (52 min). 

Une discussion avec l’auteure sur la répression politique en Russie, sur les familles, et les transfigurations de leurs vies, dans laquelle l’un des membres de la famille est un « ennemi de l’État ». 

Lecture des lettres des prisonniers politiques bélarusse et russes.

A l’approche des Jeux Olympiques 2024 de Paris, qui verront défiler les athlètes de ces deux pays sous bannière neutre, nous souhaitons avec cette exposition attirer l’attention sur l’existence d’une société civile complètement bâillonnée, mais qui, malgré tous les efforts pour la faire taire, continue à se battre pour les droits humains et la liberté d’expression.

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