Lancement du bouquet satellitaire SVOBODA

Le projet a été officiellement lancé cette semaine au Parlement européen de Bruxelles lors d’une conférence organisée par Reporters sans frontières à l’invitation d’Andrus Ansip, eurodéputé et avec la participation de Vera Jourova, vice-présidente de la Commission Européenne.

Svoboda est un bouquet satellitaire lancé par RSF sur l’idée du Comité Denis Diderot pour contrer la propagande massive et destructrice du Kremlin.

Membre du Comité éthique du projet, Russie-Libertés est honoré de contribuer à la lutte contre la désinformation et les fake news utilisés sans relâche par le régime poutinien pour manipuler les citoyens russes : « le Kremlin dépense des milliards d’euros pour endoctriner les Russes sur ce qu’il faut penser, comment vivre, qui tuer, qui aimer ou ne pas aimer » a affirmé dans son discours Olga Prokopieva, présidente de Russie-Libertés.

Composé de 25 chaînes radio et télé indépendantes, Svoboda apportera une information fiable et vérifiée à 4,5 millions de foyers russes.

Conférence dans son intégralité

Discours d’Olga Prokopieva, présidente de Russie-Libertés

Présentation du projet SVOBODA

Instructions de connexion au bouquet satellitaire

Rejoignez notre lutte contre la propagande poutinienne !

Poutine illégitime

De nombreuses personnalités publiques et politiques ont signé une pétition lancée par les forces démocratiques russes appelant la communauté internationale à déclarer Poutine illégitime après le simulacre électoral qui aura lieu en Russie le 17 mars.

Parmi les signataires sont Bernard Guetta et Raphaël Glucksmann, eurodéputés ; Marie Mendras, professeur à Sciences Po ; Geneviève Garrigos, conseillère de Paris ; Jean-Luc Romero-Michel, maire adjoint de Paris ; Ingrid Betancourt Pulecio, femme politique franco-colombienne ; Francis Fukuyama, politologue américain ; Michael McFaul, ancien ambassadeur des États-Unis en Russie et beaucoup d’autres.

Après l’assassinat d’Alexeï Navalny par Poutine, le Parlement européen a adopté une résolution qui remet également en question la légitimité de Poutine à la tête de la Russie et condamne fermement ce crime atroce.

➡️ Suivez leur exemple est signez notre pétition « Campagne : Poutine illégitime – Russie-Libertés » : https://russie-libertes.org/2024-01-06-campagne-poutine-illegitime/?fbclid=IwAR3FWJwJR3KGiqcjVYWkQbBfoOcjr0ijywJxJzkMmpL7cQ-AE9HgrC_iFl8

La pétition « Poutine illégitime » fait partie de la campagne internationale de Russes en résistance intitulée « Non à Poutine et au poutinisme » qui réunit des milliers de citoyens dans le monde entier.

Poutine doit être arrêté maintenant !

RÉSULTATS DE LA CONFERENCE : L’ETAT D’ESPRIT DE LA SOCIETE RUSSE A LA VEILLE DES “NON-ELECTIONS”

Le 21 février, une conférence majeure intitulée “L’ÉTAT D’ESPRIT DE LA SOCIÉTÉ RUSSE À LA VEILLE DES “NON-ÉLECTIONS” s’est tenue à Paris, réunissant des experts et des activistes pour discuter des défis politiques et sociaux en Russie. Organisée dans le cadre de la campagne “Non à Poutine et au poutinisme”, cette rencontre a offert une plateforme cruciale pour analyser la situation complexe dans le pays et mener une réflexion sur la société russe.

Nous sommes fiers d’avoir accueilli dans le cadre de cet événement l’avocate d’Alexeï Navalny, Olga Mikhaïlova, qui a prononcé un discours poignant. Sa présence a ajouté une dimension importante à nos discussions, soulignant l’importance de la défense des droits de l’homme et de la lutte contre l’oppression en Russie.

“La Russie sera libre, heureuse, magnifique et, surtout, paisible – c’est ce qu’Alexeï Navalny a toujours dit. Et Alexeï disait toujours la vérité.”

Olga Mikhaïlova

Natalia Pouzyreff, députée de l’Assemblée nationale, s’est également exprimée à l’ouverture de la conférence pour souligner son soutien à l’opposition russe et sa solidarité avec le mouvement anti-guerre russe.

« Nous allons donner des coups de boutoir au régime de Poutine ». 

Nathalia Pouzyref


La partie principale de la conférence a été consacrée aux interventions de trois conférencières invitées, qui ont abordé différents problèmes de la Russie contemporaine dans le contexte de la période “pré-électorale” avec un focus sur les candidats anti-guerre, la perception par les Russes de l’agression militaire contre l’Ukraine et de l’assassinat récent d’Alexeï Navalny.

« La société russe en ce moment est comme une cocotte-minute sans soupape – on ne laisse pas la vapeur sortir – le mécontentement grandissant reste sous le couvercle. Les conséquences ne sont pas visibles maintenant mais cela va avoir un gros impact dans l’avenir ».

Anna Colin-Lebedev

Anna Colin-Lebedev, spécialiste des sociétés post-soviétiques à l’université Paris Nanterre, a partagé ses recherches sur les conflits armés, les combattants, la protestation et l’action collective en Russie. Elle souligne l’importance de comprendre les spécificités culturelles, historiques et politiques de chaque pays dans l’analyse des mouvements sociaux. Sa vision enrichit le débat et encourage une compréhension approfondie des événements dans la région.

« Alexeï Navalny a fait un grand travail sur lui-même. Nous devons respecter la mémoire de cet homme, car Navalny était un vrai patriote de son pays. Cependant, on ne doit pas s’attendre à ce que quelqu’un sauve la Russie – c’est à nous de faire de la Russie une réelle fédération démocratique ».

Aleksandra Garmazhapova

Aleksandra Garmazhapova, journaliste et fondatrice de la fondation “Bouriatie Libre”,  a souligné que la Bouriatie a subi une mobilisation à grande échelle de sa population qui habitant dans des conditions d’extrême pauvreté y ont vu une possibilité de couvrir leurs dettes.  Son discours a mis en lumière l’importance de reconnaître les voix et les expériences des minorités ethniques dans ce contexte, soulignant l’urgence d’une fédéralisation réelle de la Russie.

Voir la présentation

« Le phénomène du candidat anti-guerre : en seulement 3 semaines de campagne de Boris Nadejdine, pour la première fois en un an, le nombre de personnes prêtes à soutenir le retrait des troupes a augmenté ».

Elena Koneva

Elena Koneva, experte en recherches sociologiques et fondatrice de l’agence ExtremeScan a présenté les résultats de ses recherches sociologiques menées pendant la période “pré-électorale” en Russie. L’étude menée par Elena Koneva a révélé les attitudes des citoyens russes à l’égard du nouveau candidat anti-guerre Boris Nadezhdine, ainsi que de l’opposition dans son ensemble.

Voir l’étude

Nous remercions tous les participants d’avoir assisté à la conférence !

Non à Poutine et non au poutinisme !

Le 17 mars 2024 auront lieu des pseudo-élections présidentielles en Russie.

Nous savons tous qu’il ne s’agit pas de vraies élections et que Poutine sera reconduit dans ses fonctions pour son cinquième (!) mandat.

Depuis 24 ans au pouvoir, Poutine a commis d’innombrables crimes et meurtres, déclenché des guerres sanglantes, pillé le pays, mené des répressions massives et tenté de déstabiliser les pays démocratiques.

Le poutinisme – ce sont des mensonges, le pillage des finances publiques, la violence incessante, les guerres, les répressions, les meurtres.

Nous vous appelons à vous rassembler le 17 mars pour manifester contre cette usurpation du pouvoir par Poutine !

PROGRAMME DE LA MANIFESTATION

13h00 : début du rassemblement place de Colombie (proche de l’ambassade de Russie)
14h00 : Art-protest et marche
15h00-17h00 : manifestation sur la place du Trocadéro

Poutine doit être arrêté maintenant.

Venez nombreux !

Partagez l’appel à manifester : MANIFESTATION NON A POUTINE ET NON AU POUTINISME

Espace Libertés | Reforum Space Paris

Russie-Libertés, ensemble avec Free Russia Foundation et l’association Institut Sakharov, a ouvert ce 28 février 2024 un accélérateur pour les initiatives civiques et anti-guerre des Russes et russophones exilés à Paris qui partagent les valeurs de la démocratie et de la liberté.

L’Espace Libertés | Reforum Space est un lieu de soutien unique pour les activistes, journalistes, défenseurs des droits de l’homme, mais aussi les acteurs du domaine scientifique et culturel exilés : une plateforme qui montre les visages de la vraie Russie.

Le centre fonctionnera en coworking et fournira une aide juridique, psychologique, des cours de français et des formations.

Les résidents travailleront pour se soutenir mutuellement, créer des projets, écrire des lettres aux prisonniers politiques, développer des initiatives humanitaires, des campagnes communes, des groupes de réflexion et construire ensemble la Russie du futur.

Pour les journalistes, un studio professionnel, subventionné par Reporters Sans Frontière, sera mis à disposition dans cet espace de 185 m² au cœur de la capitale française.


L’Espace Libertés | Reforum Space s’ajoute au réseau Reforum Space, déjà présent dans cinq villes européennes (Berlin, Vilnius, Tallinn, Tbilissi et Budva), qui a hébergé des centaines de projets et des milliers d’exilés russes. Ces centres ont accueilli plus de 900 événements, réunions, discussions ouvertes, soirées à thème, conférences, formations, expositions.

Pour toute question relative à l’Espace Libertés | Reforum Space, écrire à espaceL@russie-libertes.org

Instagram : https://www.instagram.com/espace.libertes/

Telegram : https://t.me/EspaceLibertes_ReforumSpace

Rejoignez notre Espace Libertés !

Manifestation en hommage à Alexeï Navalny

Tristesse et colère remplissent nos cœurs.

Poutine et son régime ont assassiné lâchement, en prison, l’un des plus courageux opposants russes, Alexeï Navalny.

Il s’agit d’un assassinat politique qui doit être unanimement condamné par la communauté internationale.

Poutine et ses complices doivent être jugés pour leurs crimes.

Alexeï Navalny a toujours appelé la société russe à ne pas baisser les bras.

Notre combat pour la liberté doit continuer.

Venez manifester en hommage à ce grand homme, à son courage, à son engagement qui lui a coûté sa vie !

Venez manifester à la mémoire d’Alexeï Navalny !

Ce jeudi, le 22 février à 18h.
Place du Trocadéro, Paris

Alexeï Navalny

Tristesse et colère remplissent nos cœurs aujourd’hui.

Poutine et son régime viennent d’assassiner lâchement, en prison, l’un des plus courageux opposants russes, Alexeï Navalny.

Il s’agit d’un assassinat politique qui doit être unanimement condamné par la communauté internationale.

Poutine et ses complices doivent être jugés pour leurs crimes.

Alexeï Navalny a toujours appelé la société russe à ne pas baisser les bras.

Notre combat pour la liberté doit continuer.

Marche pour l’Ukraine

Cela fait 2 ans que dure la guerre criminelle en Ukraine déclenchée par Poutine.

Le 24 février, nous allons sortir dans les rues de Paris pour manifester notre solidarité avec le peuple ukrainien, pour dénoncer les crimes atroces contre l’humanité commis par Poutine et son armée, pour montrer notre soutien à la société civile russe qui lutte contre la dictature sanglante.

Cette manifestation est organisée par l’Union des Ukrainiens de France, Russie-Libertés, l’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre, l’Alliance des Femmes pour la Démocratie, le Comité français du réseau européen de solidarité avec l’Ukraine, l’association Kalyna, la Ligue des droits de l’homme, Ukraine_CombArt et beaucoup d’autres. Elle fait partie d’une campagne internationale de Russes en résistance intitulée « Non à Poutine et au poutinisme ».

On se rassemble le 24 février à 14h sur la place de la République.

Rejoignez notre marche pour l’Ukraine et la paix !

À mettre à votre agenda : https://fb.me/e/u0DRjnKUz

Notre association Russie-Libertés a été désignée « indésirable » par le régime de Poutine. 

Ainsi nous avons rejoint  la liste du Ministère de la Justice russe au même titre que WWF, Transparency international, Greenpeace et 129 autres organisations internationales et russes qui œuvrent pour l’intérêt général et représentent la société civile.

Il s’agit d’une énième attaque contre la société civile perpétrée par le Kremlin, qui souhaite mettre la pression sur tous ceux qui se battent pour les droits humains en Russie et contre la guerre criminelle menée par Poutine en Ukraine. Il s’agit aussi d’une attaque contre la France et la société civile française puisque Russie-Libertés est une association Loi 1901, née et officiellement enregistrée en France, en 2012, à Paris. Mais, comme d’autres organisations qui sont dans ce cas, nous n’avons pas peur de ces menaces et allons poursuivre nos activités avec le soutien renforcé de nos partenaires.

Nous y voyons aussi un signe  de l’importance du travail accompli par notre association dans notre opposition à l’atroce guerre menée par le Kremlin en Ukraine et notre soutien à la défense des droits et des libertés en Russie.

Mais nous y voyons également  un signe de faiblesse de ce régime dictatorial qui craint toute forme de contestation et tente de l’étouffer. 

Avec le soutien de nos partenaires et de nos conseils juridiques, nous continuons notre travail en France et en Europe et assurons toute l’aide nécessaire à ceux qui en auront besoin.

Qu’est-ce qu’une organisation “indésirable” ?

Selon les autorités russes, il s’agit d’une organisation étrangère qui représente une “menace pour la Russie”. En aucun cas, notre association n’est une menace pour la Russie. Au contraire, nous nous battons pour une Russie libre, démocratique et pacifique, respectueuse des droits de ses voisins et de ses propres citoyens.

Quels risques encourent nos soutiens ?

Selon l’article 284.1 du Code pénal de la Fédération de Russie, les poursuites déclenchées  par les autorités russes peuvent être de nature administrative (amende) ou, si récidive, pénale (emprisonnement jusqu’à 5 ans) pour collaboration ou financement de l’organisation. Bien évidemment, ces poursuites ne s’appliquent pas sur le territoire de la France et de l’UE. Au contraire, la France et l’UE ont, à plusieurs reprises, dénoncé ces dérives du régime de Poutine.

Quelles activités sont considérées comme une “collaboration” ?

  • les activités survenues  après que l’organisation a été introduite dans le registre des organisations “indésirables” ;
  • les activités telles que participation publique à des événements, republication d’informations ou de symboles de l’organisation, travail au sein de l’organisation, financement de l’organisation (liste non exhaustive) ;
  • La souscription aux réseaux sociaux ou à la newsletter de l’organisation n’est pas poursuivie.

Qui est concerné ?

  • Les citoyens russes (y compris les binationaux et ceux résidants à résidant à l’étranger) ;
  • Les citoyens étrangers uniquement s’ils participent à la gestion et au financement de l’organisation concernée.

Les risques sont encourus uniquement sur le territoire de la Fédération de Russie. En outre, les familles en Russie des personnes concernées n’encourent aucun risque.

Que savons-nous des affaires existantes ?

A ce jour, une poignée d’affaires administratives et pénales existent (23 affaires) pour collaboration avec une organisation “indésirable” dont 7 personnes sont emprisonnées (Source : OVD-info).

Il est important de préciser que nous ne rendons jamais publiques les listes de nos membres ni des personnes participant à nos événements. De plus, conformément au droit européen, nous protégeons scrupuleusement les données de nos adhérents et sympathisants et ne les communiquons à aucun organisme ou autorité.

Nous remercions tous nos membres, sympathisants et partenaires pour leur soutien infaillible. Nous savons que nous pouvons compter sur la solidarité de la société civile française et européenne ainsi que sur le soutien apporté par les institutions  françaises.

Amendements à la Constitution de la Fédération de Russie du 4 juillet 2020

Le 4 juillet 2020, 206 amendements sont venus modifier la Constitution de la Fédération de Russie, notamment les dispositions des chapitres 3 à 8 de la Constitution de la Fédération de Russie, qui portent sur la structure fédérale, le Président, l’Assemblée fédérale, le Gouvernement, le pouvoir judiciaire et le parquet général, ainsi que le gouvernement local.

Ces changements ont été introduits par la loi de la Fédération de Russie « sur les amendements à la Constitution de la Fédération de Russie » du 14 mars 2020 n° 1-FKZ, qui couvre un champ très vaste de questions (définition de la notion de mariage, établissement d’un nouvel organisme d’État – le Conseil d’État, clarification des pouvoirs de la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie, et bien plus encore).

Par conséquent, cette loi a été rédigée en violation des dispositions du paragraphe 2 de l’art. 2 de la loi fédérale du 4 mars 1998 N 33-FZ « Sur la procédure d’adoption et d’entrée en vigueur des amendements à la Constitution de la Fédération de Russie », selon laquelle « une loi de la Fédération de Russie portant amendement à la Constitution de la Fédération de Russie couvre les modifications connexes du texte constitutionnel ».

De nombreux experts estiment que le but premier de ces changements était de légitimer la poursuite de l’exercice de la fonction de Président de la Fédération de Russie par Vladimir Poutine après la fin de son deuxième mandat présidentiel consécutif.

En effet, l’article 81 de la Constitution de la Fédération de Russie, jusqu’alors en vigueur, venait limiter l’exercice de la fonction de Président de la Fédération de Russie à deux mandats consécutifs. En outre, la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie avait indiqué, dans sa décision n° 134-O du 5 novembre 1998, que deux mandats consécutifs constituent une limite constitutionnelle.

Par ailleurs, le paragraphe 4 de l’article 3 de la Constitution de la Fédération de Russie dispose que « Personne ne peut s’attribuer le pouvoir en Fédération de Russie » et que « la prise du pouvoir ou l’usurpation de prérogatives du pouvoir sont poursuivies selon la loi fédérale ». À cet égard, un mécanisme complexe de « réinitialisation des mandats présidentiels » a été mis en place :

1. La loi n° 1-FKZ du 14 mars 2020 « sur les amendements à la Constitution de la Fédération de Russie » prévoit le maintien dans la Constitution de la Fédération de Russie d’une limite constitutionnelle de deux mandats présidentiels, tout en prévoyant simultanément des dispositions transitoires permettant de ne pas prendre compte les mandants exercés précédemment à son adoption.

2. Afin de légitimer davantage cette loi, la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie a rendu un avis sur la conformité des amendements apportés à la Constitution de la Fédération de Russie, et un vote national a été organisé sur l’adoption de cette loi. Ainsi, l’avis de la Cour constitutionnelle du 16 mars 2020 n° 1-3 confirmé la conformité de la loi du 14 mars 2020 à la Constitution de la Fédération de Russie, indiquant que les amendements visaient prétendument à « renforcer les garanties du remplacement périodique des Président ». Il est à noter que la Cour constitutionnelle n’a pas précisé qu’il s’agissait de Vladimir Poutine, qui, au moment de l’avis, était au pouvoir depuis 18 ans. En outre, la Cour constitutionnelle a conclu qu’une telle « annulation » constituait une garantie de la mise en œuvre des caractéristiques constitutionnelles et juridiques de l’État en tant que forme de gouvernement démocratique, juridique et républicaine, qui s’accompagne d’autres garanties institutionnelles. Ces garanties doivent inclure, avant toute chose, un parlementarisme développé, un véritable multipartisme, la présence d’une concurrence politique, un modèle efficace de séparation des pouvoirs, doté d’un système de freins et contrepoids, ainsi que la garantie des droits et libertés par une justice indépendante, y compris les activités de la Cour constitutionnelle. Or, il est évident que les garanties institutionnelles énumérées ne fonctionnent pas en Russie. La Cour constitutionnelle a également indiqué que le vote panrusse conférait à ces amendements une légitimité constitutionnelle supplémentaire. Notons que, dans cette partie, la Cour constitutionnelle n’a donné aucune appréciation sur l’absence d’une forme de « vote panrusse » établie par la loi. Dans le même temps, la Cour constitutionnelle n’a pas manqué de mentionner que l’interdiction de l’appropriation du pouvoir ne s’opposait pas à l’élection répétée et consécutive d’une personne, tant que celle-ci se déroulait sur la base du suffrage universel direct à bulletin secret.

Suite à cette décision de la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie, s’est tenu le soi-disant « vote panrusse ». En effet, selon l’article 3, partie 3, de la Constitution de la Fédération de Russie, la plus haute expression directe du pouvoir du peuple est le référendum et les élections libres. La législation actuelle ne prévoit pas d’autres formes de vote panrusse. Malgré cela, le « vote panrusse » s’est déroulé en dehors du cadre de la loi constitutionnelle fédérale n° 5-FKZ « Sur le référendum de la Fédération de Russie », pour les motifs suivants :

  • il n’y avait aucune raison d’organiser un référendum ;
  • les campagnes et leur financement n’étaient pas réglementés, et la transparence du financement des campagnes n’était pas assurée ;
  • le scrutin n’a pu faire l’objet d’une observation internationale neutre, tous les observateurs étant strictement nommés par la Chambre publique de la Fédération de Russie ;
  • il a été fait recours au vote anticipé, normalement prohibé en Russie pour les élections fédérales (sauf dans les zones reculées et difficiles d’accès), et le vote électronique, qui avait été testé à une seule reprise par le passé, et donc sans garanties sur son bon fonctionnement;
  • il n’y avait pas de réglementation spécifique permettant d’interjeter appel en cas de violations alléguées de la procédure de vote
  • les résultats du vote ont fait l’objet des doutes parmi les experts, les hommes politiques et les médias.

En conclusion, les amendements à la Constitution de la Fédération de Russie introduits par la loi de la Fédération de Russie du 14 mars 2020 n° 1-FKZ sont inconstitutionnels :

  • La loi n° 1-FKZ du 14 mars 2020 « sur les amendements à la Constitution de la Fédération de Russie » contient 206 amendements à la Constitution de la Fédération de Russie, qui ne sont pas liés entre eux, ce qui constitue une violation – une loi portant amendement de la Constitution de la Fédération de Russie ne pouvant couvrir que des dispositions connexes de la Constitution ;
  • La « remise à zéro » du mandat présidentiel ne peut être considérée comme légitime alors que la Constitution garantit l’existence d’un régime démocratique, légale et républicain. Or, de telles garanties institutionnelles ne s’appliquent pas en Russie : absence de démocratie, de véritable système multipartite, d’élections équitables, de compétition politique ; manque de système de séparation des pouvoirs, d’indépendance des juges, etc.;
  • Les amendements apportés à la Constitution de la Fédération de Russie visent à prendre le pouvoir et à en usurper les prérogatives, puisque leur objectif principal est de permettre à Vladimir Poutine d’exercer de nouveaux mandats à la tête de la Russie durant 12 années supplémentaires, après pourtant 20 ans d’exercice du pouvoir ;
  • Le « vote panrusse » organisé en faveur des amendements à la Constitution de la Fédération de Russie est une forme illégale d’expression de la volonté du peuple et ne peut être pris en compte en raison de nombreuses violations dans l’organisation et le déroulement de ce vote.

En outre, il convient de noter que le mécanisme de modification de l’article 81 de la Constitution de la Fédération de Russie permet à l’avenir d’apporter des modifications aux dispositions de cet article de manière à modifier à nouveau l’approche de calcul de la limite constitutionnelle.

Olga Chlesser, Russie-Libertés

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